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Les fouilles en cours, les découvertes, les résultats d'études intéressant le Néolithique...

 

Communiqué de presse de l'Institut National de Recherches Archéologiques Préventives

22 novembre 2007

Bergerac, premier village du Néolithique du Sud-Ouest de la France

Une équipe de l'Inrap met actuellement au jour, sur prescription de l'Etat (Service régional de l'Archéologie) les vestiges d'un village néolithique dans le quartier des Vaures à Bergerac. Le Bergeracois est traditionnellement connu pour ses silex de grande qualité largement exploités durant la Préhistoire. En revanche, les habitats du Néolithique y étaient peu connus des préhistoriens.

 

Bergerac de terre et de bois

Sur un hectare et demi, plus de vingt habitations viennent combler cette lacune. Elles appartiennent toutes au Néolithique récent, vers 3500-3000 avant notre ère. Ces maisons de plan rectangulaire mais aux extrémités convexes, longues de 15 à 25 m, larges de 4 à 5 m, reposent sur des fondations de bois dont seules subsistent aujourd'hui les traces négatives. Leur toit, à double pente, était probablement réalisé en matériaux végétaux.
La densité des habitations évoque l'image d'un village. Toutes les structures ne sont pas contemporaines : de nouvelles maisons recoupent des bâtiments plus anciens, d'autres ont une orientation différente.
Au sol, de nombreuses taches noires sont les vestiges d'arbres déracinés (chablis) témoins de défrichages ultérieurs. Le mobilier découvert par les archéologues se compose de préformes de haches et de haches polies, de grattoirs, de perçoirs, de couteaux, de pointes de flèches tranchantes réalisés dans le silex du Bergeracois. Sont aussi présents des fragments de céramiques, des meules à grains, des polissoirs et des outils en os.
 
Actuellement en cours de dégagement, un long four à pierres chauffées présente une forme et un procédé uniques pour la Préhistoire récente française.

Que connaît-on des habitats du Néolithique du Sud-Ouest de la France

De grandes enceintes à fossés ont été signalées dans le bassin de la Charente, le Marais Poitevin, l'extrême Nord de la Dordogne (Peu-Richard à Thénac, Champ Durand à Nieul-sur-l'Autize, Fontbelle à Ségonzac, le Bois du Fau à Festalemps). En Dordogne, quelques rares grottes de faible ampleur ont aussi été utilisées par les groupes agro-pastoraux (grotte de Campniac près de Périgueux).
La découverte du village néolithique de Bergerac résulte de l'évolution des techniques de fouille avec de grands décapages et de l'exploration scientifique des vallées, dans le cadre de l'archéologie préventive.

Un site d'importance scientifique nationale

Entre 3800 et 2000 ans avant notre ère, pendant la majeure partie du Néolithique, de tels villages sont exceptionnels dans l'ensemble de la France. On ne connaît vraiment pour ces époques que les habitats lacustres des Alpes et du Jura, ou les villages en pierres sèches du Languedoc. La fouille de Bergerac permet donc d'étudier sur une grande surface l'organisation d'un village néolithique, ainsi que son mode de vie et ses techniques. Elle éclaire aussi le mode d'exploitation et de diffusion des haches polies en silex, qui seront exportées depuis le Bergeracois dans tout le quart sud-ouest de la France et bien au-delà.

Aménagement

Ville de Bergerac

Contrôle scientifique

Service régional d'archéologie (Drac Aquitaine)

Recherche archéologique

Inrap

Responsable scientifique

Pierrick Fouéré, Inrap

Accueil du site de l'INRAP

page spécifique (retrouver les photos du site de Bergerac)

 

Communiqué de presse de l'Institut National de Recherches Archéologiques Préventives

29 janvier 2008

Une « déesse-mère » néolithique auvergnate ?

La fouille d'un site du Néolithique moyen à Pont-du-Château (Puy-de-Dôme), menée par une équipe de l'Inrap sur prescription de l'État (Service régional de l'archéologique), a mis au jour le fragment d'une statuette féminine en céramique.

Le site de Pont-du-Château

Une des caractéristiques de ce site est la présence d'un alignement de foyers remplis de pierres brûlées. A proximité de celui-ci, deux sépultures individuelles et quelques fosses silo ont été découvertes.
Sur le sol, des tessons de céramique aux formes variées (bouteilles, jarres, coupes carénées, bol, assiettes et disque « plat à pain ») sont caractéristiques de la culture chasséenne (4500-3700 avant notre ère).
Dans une des fosses, utilisée comme dépotoir, une statuette féminine a été rejetée avec d'autres fragments de terre cuite.


En rond et en bosse

Le fragment de figurine mesure 5,8 cm de hauteur et 4,8 cm de largeur. Il s'agit de la partie haute du corps (cou, poitrine, partie supérieure de l'abdomen), l'ensemble étant traité en ronde-bosse. Le cou est percé de deux mortaises destinées à recevoir les tenons d'une tête chevillée. L'intérêt de la découverte tient à la rareté de ces pièces dans les assemblages chasséens, à sa qualité stylistique et à l'abondance des détails anatomiques.
Des figurines en terre cuite assez semblables appartiennent à diverses cultures néolithiques en France : épaules et hanches larges, seins marqués, taille échancrée, tandis que le pubis n'est pas figuré.


Une « déesse-mère » ?

Certains archéologues ont vu, dans ces figurines, les signes d'un matriarcat primitif, d'où leur surnom de « déesses-mères » qui ne repose cependant sur aucune preuve archéologique formelle.
La rareté et la réalisation soignée de ces figurines chasséennes, exclusivement féminines, les situent dans la continuité des figurations du Néolithique européen. Elles montrent, dans une société en train de se complexifier, que l'idéologie néolithique traditionnelle, avec ses représentations majoritairement féminines, reste vivace.


Aménagement

Société d'Equipement d'Auvergne (SEAU)

Contrôle scientifique

Service régional d'archéologie (Drac Auvergne)

Responsable scientifique

David Pelletier, Inrap

Accueil du site de l'INRAP

page spécifique (retrouver les photos de la figurine)

 

 

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