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La Fare (Forcalquier, Alpes-de-Haute-Provence)

La fouille s'est déroulée de 1991 à 1999 sous la direction d'O. Lemercier et A. Müller, puis A. Müller, O. Lemercier et R. Furestier (1991-1992 : Fouilles de sauvetages, 1993 et 1995-1999 : fouilles programmées).

Vues aériennes du site de Forcalquier - La Fare dans les Alpes-de-Haute-Provence au sommet de l'éperon de Pierrerue.

Le site est occupé au Néolithique final, à l'âge du Bronze, à l'âge du Fer et dans l'Antiquité. Le secteur fouillé concerne deux occupations du Néolithique final. La première appartient au Néolithique final ancien et fait référence au groupe Couronnien de basse Provence et au groupe languedocien de Ferrières. La seconde date du milieu du 3e millénaire. Elle est attribuable au groupe Rhône-Ouvèze et présente une rare sépulture individuelle du Campaniforme ancien.

L'éperon domine la vallée de près de 100 mètres.

La principale structure du site est attribuable à la première phase d'occupation du Néolithique final. Il s'agit d'un système d'enceinte complexe composé d'une enceinte principale et d'une enceinte secondaire appuyée sur la première à l'extérieur. Les enceintes sont composées d'un fossé et d'un probable mur implanté à l'intérieur.

Dans un second état de fonctionnement de l'enceinte, les fossés semblent rebouchés et remplacés par un système de palissades. Une porte monumentale a été dégagée au milieu du cette enceinte.

A l'intérieur de l'enceinte sud (secondaire) plusieurs grandes structures excavées pourraient correspondre à des constructions domestiques (habitat ?).

A l'intérieur de l'enceinte principale, dans la partie sommitale de l'éperon, une ou plusieurs séries de structures linéaires en tranchées disposées en faisceaux ont été partiellement dégagées. Il s'agit de grandes structures livrant des calages de poteau et une grande quantité de fragments de torchis. Il s'agit des seules structures importantes en liaison dans ce secteur avec la première phase et le système d'enceintes lui-même. Si ces structures ne participent pas elles-aussi d'un système d'enceinte, leur fonction demeure inconnue.

La seconde phase d'occupation est postérieure à l'abandon et la destruction des enceintes. Il s'agit d'une occupation plus modeste en surface, dans la partie sommitale du plateau. Elle est marquée par la présence de très nombreuses fosses de petite à moyenne dimension et par de nombreuses structures empierrées non systématiquement brulées et dont l'interprétation demeure difficile.

Les structures ne présentent pas une organisation évidente et correspondent en fonction de leurs recoupement à une occupation assez longue.

En liaison avec cette seconde phase d'occupation, la principale structure fouillée est une sépulture individuelle implantée dans une grande fosse probablement recouverte d'un tertre et de blocs. L'individu masculin et adulte était déposé avec 3 gobelets (2 vases Rhône-Ouvèze et un gobelet campaniforme ancien à décor mixte peigne et cordelette), une lame de poignard et cuivre et un objet en forme de bobine en os (parure ou labret).

L'étude de ce site est en cours en vue d'une publication monographique dans les prochaines années sous la direction d'Olivier Lemercier et Robin Furestier, à la mémoire d'André Muller.

Les études réalisées ou engagées :

- Les structures et la structuration du site : Christophe Gilabert, Olivier Lemercier.

- Le torchis : Magali Labille, Christophe Gilabert.

- La céramique : Jessie Cauliez, Olivier Lemercier.

- Analyses des matériaux céramiques : Fabien Convertini.

- L'industrie lithique taillée : Robin Furestier, Clara Piatscheck.

- Analyses tracéologiques : Rym Khédhaier.

- Les restes osseux animaux : Emilie Blaise, Denis Loirat.

- Les restes osseux humains : Claude Bouville.

- L'industrie lithique polie : Nathalie Lazard.

- L'industrie sur matière dure animale : Noëlle Provenzano.

- La parure : Muriel Pellissier.

- Les restes polliniques : Michel Girard et Bui Thi Mai.

- La sépulture : Olivier Lemercier avec la collaboration de Y. Tchérémissinoff.

- Analyses métallographiques : Jean-René Bourhis.

-Analyse des phytolithes : Pascal Verdin.

- Approches géomorphologiques : Maurice Jorda.

- Datations radiocarbones : laboratoire de Lyon et de Groningen.

Pour en savoir plus

Dernier article synthétique présentant les systèmes d'enceintes paru sur le site de Forcalquier-La Fare :

LEMERCIER O., CAULIEZ J., FURESTIER R., MULLER A., BOUVILLE C., CONVERTINI F., GILABERT C., JORDA M., KHEDHAIER R., LAZARD N., LOIRAT D., PELLISSIER M., PROVENZANO N., VERDIN P. (2004) — Le site Néolithique final de La Fare (Forcalquier, Alpes-de-Haute-Provence) résultats 1995-1999 et révision chronoculturelle, in : Rencontres Méridionales de Préhistoire Récente, 5e session, Clermont-Ferrand, 2002, Archéologie du sud-ouest, 2004, p. 445-455.

Sur la sépulture campaniforme, voir dans :

LEMERCIER O. (2004) – Les Campaniformes dans le sud-est de la France, Lattes : Publications de l’UMR 154 du CNRS / ADAL, 2004, 515 p. (Monographies d’Archéologie Méditerranéenne, n°18).

Sur l'élément de tribulum voir :

KHEDHAIER R., VERDIN P., FURESTIER R., LEMERCIER O., MÜLLER A. (2003) – Dépiquage au tribulum au Néolithique final dans le sud-est de la France. Indices convergents de la tracéologie et de l'analyse des phytolithes. Le cas du site de Forcalquier – La Fare (Alpes-de-Haute-Provence), in : ANDRESON P. et al. (Dir.) : Le traitement des récoltes : un regard sur la diversité, du Néolithique au présent. XXIIIe Rencontres Internationales d'Archéologie et d'Histoire d'Antibes, Antibes : Editions APDCA, 2003, p. 477-492.

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