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Les méthodes - Pratiques de l'archéologie préhistorique

 

5 -Sépultures et rites funéraires néolithiques

 

 

J’ai choisi de maintenant vous parler un peu de sépultures et d’archéologie funéraire néolithique. Nous verrons aujourd’hui et la semaine prochaine quelques éléments de définition et de concepts simples. Et nous verrons un peu plus tard en cours magistral la diversité des rites et des architectures funéraires en France et aussi quelques exemples ailleurs en Europe, dans une perspective historique dans la durée du Néolithique.

En guise d’introduction, je voudrais tout d’abord vous rappeler que les sépultures ne sont pas apparues avec le Néolithique évidemment et que le « fait funéraire » est sans doute très ancien, bien que l’on se perde encore en conjecture sur l’ancienneté des premières sépultures.

Aujourd’hui on s’accorde à reconnaître de réelles sépultures ou des « attentions témoignant d’un fait funéraire » (déplacements ou enlèvements d’ossements ou encore ajouts de dépôts)  dans la période entre 100 000 et 35 000 avant notre ère, sépultures appartenant tout autant à des néandertaliens qu’à des hommes modernes (Homo Sapiens Sapiens). Certaines datations sont beaucoup plus anciennes mais encore généralement discutées.

Il s’agit donc, dans tous les cas, au Néolithique, d’une très ancienne tradition et pas d’une innovation.

Deuxième chose importante concernant les sépultures néolithiques c’est que bien évidemment même si nous connaissons un grand nombre de tombes, celles-ci ne peuvent correspondre réellement aux populations de ces périodes : en clair : il nous manque du monde et même sans doute beaucoup.

Il existe probablement deux raisons à cela :

La première c’est que de nombreuses sépultures isolées ont échappé aux archéologues, soit qu’elles aient été détruites, soit qu’on ne les ait pas trouvées. C’est évident. C’est encore plus évident pour les périodes les plus anciennes.

La seconde raison est un peu plus délicate à comprendre, c’est qu’il est vraisemblable, je n’ai pas dit certain, que tous les membres de la population, n’avaient pas accès aux sépultures. Les causes de ce fait sont évidemment inconnues.
Le fait, c’est que la plupart des sites archéologiques du Néolithique livrent des os humains ou des fragments épars sur les sols d’habitat, dans les fosses, les fossés…
A quoi correspondent ces restes, je ne le sais pas et ce n’est évidemment pas lié à des consommations de viande humaines, en l’absence de traces spécifiques, même si les pratiques anthropophagiques soient attestées au moins au Néolithique ancien cardial.

Dernier mot d’introduction :
Les préhistoriens vont vite en besogne pour lier pratiques funéraires et religion… Surtout pour les périodes anciennes. Ceci est totalement arbitraire et fantaisiste. Ce lien est possible mais il est difficile à attester. On peut tout à fait enterrer la dépouille d’un parent défunt pour la protéger des charognards et même y déposer des objets par déférence, pour le souvenir… sans que cela suppose l’existence d’un autre monde après la vie etc. Etc…
Ceci est surtout vrai pour la Préhistoire la plus ancienne, Pendant le Néolithique, des religions sont clairement établies et des rites funéraires particulièrement sophistiqués traduisent sans doute des pratiques religieuses, au moins des pratiques sociales.

Commençons par quelques définitions :

La sépulture, la tombe : Il s’agit d’un lieu où sont déposé les restes d’un ou plusieurs défunts et où il subsiste suffisamment d’indices pour que l’archéologue puisse déceler dans ce dépôt la volonté d’accomplir un geste funéraire. De façon plus restrictive : le mot désigne la structure constituée à l’occasion de ce geste funéraire.

L’étude des sépultures est généralement l’œuvre de trois catégories de chercheurs étranges : Les archéologues qui s’intéressent à l’architecture des sépultures ainsi qu’aux mobiliers, les archéologues funéraires ou anthropologues de terrain qui s’intéressent à ce qui se passe dans la tombe, c'est-à-dire comment apparaissent les corps et à partir de cela comment ont-ils été déposés, ensembles ou séparément, à quel rythme…, et enfin des anthropologues au sens stricts, s’intéressant à la biologie, à l’anthropométrie et à d’autres éléments livrés par l’étude des corps eux-mêmes.

L’étude d’une sépulture est donc un rassemblement complexe de disciplines qui nécessite du temps et des moyens, et l’époque où on vidait des sépultures pour en sortir le mobilier funéraire est terminée, du moins je l’espère dans nos régions au moins.

Il existe un grand nombre de classification de sépultures et de pratiques funéraires.

Pour faire simple, prenons les principales grandes catégories :
On va d’abord distinguer les dépôts funéraires en fonction de ce qu’on fait du corps.

Première distinction : Les sépultures primaires et secondaires :
Sépulture primaire indique que la sépulture correspond à un fait funéraire unique en une fois, on dépose un corps et c’est terminé.
Et, dans le cas d’une sépulture secondaire, il s’agit du résultat d’une ré-intervention sur un défunt. C'est-à-dire qu’on a déplacé le corps ou les ossements ou une partie des ossements… On parle de réduction si un corps a été déplacé pour faire de la place dans un caveau et qu’on a conservé seulement une partie des ossements et jeté le reste ailleurs.

Deuxième distinction : sépultures à inhumation et à incinération qui indique donc le traitement subi par le corps :
C'est-à-dire :

L’inhumation : le cas le plus courant pour ce qui va nous concerner : c'est-à-dire la mise en terre du corps. On va employer en fait le même mot si le corps est déposé dans une chambre funéraire non ensevelie.

Et en opposition, on a la crémation ou l’incinération qui désigne que le corps a été brûlé en totalité ou partiellement avant son enfouissement. Cela existe au Néolithique mais se développe surtout pendant la Protohistoire.

Troisième distinction : le nombre de corps et le caractère simultané ou successifs des dépôts.

On distingue d’abord :

des sépultures individuelles, ça vous comprenez ce que cela désigne,

et des sépultures plurielles, indiquant la présence de plusieurs individus.

Parmi les sépultures plurielles, on distingue ensuite :

des sépultures multiples : indiquant plusieurs individus inhumés ensemble en une fois.

Des sépultures collectives désignant des dépôts de corps successifs et échelonnés dans le temps.

Il est aussi possible de distinguer des sépultures ponctuelles, c'est-à-dire où ne va pas ré-intervenir après l’inhumation et des sépultures fonctionnant comme des « temples funéraires » c'est-à-dire des lieux où l’on va revenir et ré-intervenir sur les corps déposés.

Ces tombes peuvent encore être classées en fonction de leur implantation et de leur répartition :

Sépultures isolées

Sépultures associées à d’autres structures : habitat, lieux de culte…

Sépultures groupées en nécropoles.

 

Ces sépultures peuvent prendre de très nombreuses formes :

Evidemment tout d’abord, un corps humain isolé, sans aucune structuration ou dépôt pouvant lui être associé, n’est donc pas une sépulture… Un accident tout au plus.

A partir de ces définitions, on peut à ce titre s’interroger sur la notion de sépulture utilisée pour certains dépôts très particuliers comme le cas d’individus du Néolithique moyen chasséen, littéralement jetés dans des fosses, tête en bas, pieds en l’air et recouverts rapidement sans dépôts d’objets, ni évidence de rites… On parle généralement de sépultures de relégation.

Il en est de même pour certaines sépultures de très jeunes enfants, généralement mort-nés ou décédés dans les premières heures ou jours, on dit périnataux : On y reviendra, si je n’oublie pas, mais on connaît au Néolithique final quelques cas de micro-fosse directement dans le sol des maisons ou à l’extérieur contre les murs et livrant des restes d’enfants en très bas âges. Cette situation est par ailleurs connue dans l’Antiquité et dans certaines cultures actuelles où elle est expliquée parce que ces très jeunes enfants ne sont pas encore des individus à part entière et n’ont pas droit à la nécropole.

Ce sont quand même des cas particuliers.

Pour les cas les plus courants concernant le Néolithique, on va avoir tout à la fois des caractères récurrents très stéréotypés et en même temps une importante variété au niveau des architectures ou des dépôts d’objets :

Parmi les caractères récurrents, notons :

L’ensevelissement ou l’enfermement des défunts qui est généralement lié à la mise en sécurité des corps face à d’éventuels charognards. Cela va généralement prendre la forme d’un trou dans la terre, une fosse. Mais on va aussi parfois avoir des constructions architecturées hors sol dans certains cas.

La position des défunts va être aussi assez souvent là même, qui est un décubitus latéral, c'est-à-dire la position fœtale dans la plupart des cultures du Néolithique en Europe. Cela n’empêche pas l’existence de toutes les autres positions possibles mais en bien plus petites proportions.

Enfin, la tombe en fosse simple : c'est-à-dire un simple trou dans la terre rebouché après usage demeure, est probablement le mode funéraire le plus répandu dans le Néolithique européen pendant toute sa chronologie, mais évidemment il n’est pas le seul.

Puisque aujourd’hui on est parti dans les classifications :
Il est tout d’abord possible de distinguer des lieux de sépultures qui vont être naturels ou artificiels :

d’une part les sépultures en grottes, souvent dans des salles profondes, des avens, où les corps vont être empilés sans forcément être ensevelis.

Ensuite les sépultures nécessitant un aménagement, c'est-à-dire toutes les sépultures sur des sites de plein air, mais aussi parfois des sépultures en fosse, creusées dans des grottes ou des abris.

Contrairement à ce que l’on peut penser, les sépultures utilisant des cavités naturelles sont très nombreuses, au moins là où les cavités naturelles existent. Il ne s’agit pas forcément d’une facilité pour s’éviter de creuser des fosses dans le sol ou de construire des monuments, mais sans doute de réels choix culturels voire peut-être religieux, nous n’en savons rien, mais qui sont attestés par l’existence dans plusieurs régions éloignées les unes des autres, de cavités artificielles.

Ces cavités artificielles sont appelées des hypogées et on va les trouver pour ce qui nous concerne, c'est-à-dire l’Europe, essentiellement dans la Marne et au débouché de la vallée du Rhône, dans la Drôme, le Gard et le Vaucluse avec quelques cas isolés ailleurs en Provence, mais aussi en Italie centrale puis surtout en Méditerranée, en Sardaigne, en Sicile, à Malte, et quelques cas aux Baléares.

Ces cavités artificielles montrent clairement par l’ampleur du travail réalisé, que le fait de déposer les morts sous la terre devait être important.

Ces hypogées présentent une grande variété.

Il s’agit pour les plus simples d’une fosse creusée dans le substrat et qui contrairement à la simple sépulture en fosse, va demeurer accessible par un passage, une sorte d’antichambre ou de vestibule. Comme ici pour les premières tombes de ce type en Sardaigne.

Mais ces hypogées peuvent faire l’objet de plus de soin et de plus grandes dimensions comme avec les monuments français qui présentent des formes et des dimensions variées.

En Sardaigne, à partir du Néolithique récent, les hypogées vont devenir très grands, comporter plusieurs pièces avec des colonnes, des portes, des fausses portes, des décorations, et parfois de probables répliques de ce que devait être l’habitat de l’époque avec en particulier, des imitations de toitures à l’intérieur de certaines chambres funéraires.

Ces hypogées vont être creusés les uns à côté des autres et se développer en véritables nécropoles, littéralement villes des morts.

Ces sépultures en cavité artificielle existent aussi au Portugal…

Où on va aussi trouver des monuments construits de forme circulaire, imitant les plans des hypogées.

Enfin, l’hypogée d’Hal Saflieni sur l’île de Malte, va se présenter comme une très importante cavité artificielle jouant comme en Sardaigne, mais de façon plus évidente le rôle de temple funéraire autant que de sépulture.

Jusqu’au tholoï de Grèce qui sont faussement souterrains, construits puis recouverts poussant au paroxysme le concept des tholos du Portugal, mais on est là au Bronze final à Mycènes.

Revenons maintenant aux sépultures moins spectaculaires :
Parmi les sépultures artificielles et construites, nécessitant donc un aménagement, on peut distinguer des architectures simples et des architectures monumentales pour reprendre la terminologie du Dictionnaire de la Préhistoire.

Les architectures simples sont des cistes et des coffres de pierre.
Les cistes désignent des caissons quadrangulaires composés de 4 dalles de côté et d’une dalle de couverture, par laquelle se fait l’accès, et éventuellement une dalle de fond.
Les coffres recouvrent la même définition mais devraient s’appliquer à des constructions de type mégalithique, c'est-à-dire en grandes pierres.
Comme rien n’est jamais simple, ces deux termes peuvent aussi désigner des architectures quadrangulaires mais composées de murets de pierres et non de dalles.
Ces coffres et cistes peuvent contenir un ou plusieurs individus mais aussi des incinérations.
Ils peuvent en outre être disposés dans une fosse creusée (lorsque la tombe est complètement enterrée et qu’il n’y a pas de tumulus ou parle de tombe plate) ou implantés dans un tumulus justement c'est-à-dire un tertre de terre ou de pierres, élevé au dessus du sol naturel et pouvant être lui-même architecturé ou non, c'est-à-dire posséder des aménagements périphériques ou internes (muret, péristalithe...).

Ce type de coffre a aussi existé en matériaux périssable et donc avant tout en bois comme l’indiquent les observations réalisées sur certaines tombes : traces du coffrage, position du corps contractée avec des effets de parois… Ce genre de caisson de bois peut dans certains cas s’apparenter à un cercueil c'est-à-dire un élément mobile descendu dans la fosse avec le défunt dedans et non construit dans la fosse pour l’accueillir.

Parmi les architectures dites monumentales on va mettre surtout les sépultures possédant une architecture hors sol et généralement de grand format :

Cela comprend toutes les structures tumulaires (tumulus, tertres, cairns…) qui recouvrent généralement les dolmens, les allées couvertes et parfois rien du tout.

Donc les dolmens, ce sont des constructions mégalithiques, en grandes pierres au mois partiellement –parfois grandes dalles et murets, qui comportent au minimum une chambre et un accès latéral, c'est-à-dire un accès pas par le dessus mais par une des parois de la chambre généralement au moyen d’un couloir et parfois d’un vestibule, entre le couloir et la chambre, parfois encore au moyen du seul vestibule.

Les allées couvertes désignent des structures axiales avec une longue chambre mégalithique composées de dalles et éventuellement de murets. Et ouvrant sur l’extérieur par l’intermédiaire d’un couloir aussi mais généralement de même largeur que la chambre.

Ces monuments mégalithiques enfouis sous un tumulus peuvent bien sûr être multiples et de nombreux grands monuments de Bretagne présentent plusieurs sépultures sous le massif de pierre et de terre.

Un tumulus en soi c’est un tas (de pierre, de terre) qui généralement recouvre ce type d’architectures mais peut aussi recouvrir un coffre, on l’a vu, ou l’emplacement d’une fosse, mais aussi le corps d’un ou de plusieurs défunts directement disposés sur le sol ou encore après crémation. On parle alors de tombe sous tumulus.

Evidemment, rien n’est jamais simple, comme je vous le répète souvent, alors on va aussi trouver des monuments sous tumulus qui s’apparentent à des allées couvertes mais vont être creusés dans le rocher et qui sont donc qualifiés par certains d’hypogées.
C’est le cas des monuments de Fontvieille près d’Arles, dans les Bouches-du-Rhône, qui font partie des monuments mégalithiques les plus impressionnants de France, en particulier avec l’hypogée des Cordes ou Epée de Roland qui mesure 42 mètres de long.
Il s’agit donc de grandes tranchées de section trapézoïdale creusées dans le rocher et recouvertes de grands blocs plats de rocher. L’entrée est marquée par une antichambre et un couloir d’accès en forme de bateau qui présente un escalier.

Pour finir sur ces architectures funéraires, il faut encore mentionner tous les systèmes architecturaux associés aux sépultures, ils sont aussi assez divers. Pour ne citer que des cas connus et importants, mentionnons les grandes architectures des monuments funéraires du groupe de Cerny qui sont composées de fossés et de levées de terres, ainsi peut-être que de palissades et composent des ensembles particulièrement importants en dimensions, alors que les sépultures elles-mêmes ne sont pas monumentales.
Il existe aussi de nombreux systèmes d’enclos surtout à la fin du Néolithique et qui deviendront plus nombreux à l’âge du Bronze. Enclos en fossé ou en palissade ou les deux autour d’une sépulture, soit sous tumulus soit tombe plate.

Pour terminer ces généralités, quelques mots sur les rites funéraires eux-mêmes pour dire que nous n’en savons finalement que bien peu de choses.

Les rites les plus évidents sont les dépôts d’objets avec les corps.
Tout d’abord, les objets découverts dans les sépultures sont innombrables et très variés même si parfois l’intentionnalité de la présence de certains objets peut être discutée.

Ces objets sont donc très variés et vont bien souvent refléter, mais de façon déformée, les objets et les activités du quotidien des vivants.

Il va donc s’agir de récipients, en céramique généralement pour ce que l’on retrouve, mais le bois devait être largement utilisé.

La question du contenu de ces récipients déposés dans les tombes est toujours d’actualité. Il est en effet peu probable que les vases aient été déposés vides.

Il s’agit aussi d’outillages et d’armes sur toutes les matières utilisées (silex et autres roches, outillages en os ou en bois animal, en métal et même parfois des meules ou d’autres objets de ce type.
Il s’agit aussi de dépôts de nourriture, comme l’attestent certaines sépultures contenant des ossements animaux parfois groupés, parfois disposés dans un vase…

Il s’agit enfin et bien évidemment de parures, de toutes sortes et de toute matières qui peuvent représenter des milliers voire des dizaines de milliers d’objets dans les sépultures collectives.

On peut donc trouver à peu près n’importe quoi dans une tombe en général, mais en particulier, ce ne sera pas le cas, car les objets déposés dépendent en grande partie des traditions des différents groupes néolithiques.

Ainsi parfois des différences significatives peuvent apparaître entre deux groupes, et même avec la forme d’une dialectique comme ici entre Campaniformes et Cordés de part et d’autre du Danube.

Le traitement des corps avant l’enterrement nous est difficilement accessible mais présente parfois des traces comme l’existence de linceuls ou de sacs cousus dans certains cas. Au moment de la mise en terre, au Néolithique ancien, le corps peut être recouvert d’ocre ou d’une autre substance du même type.

Enfin, l’existence de sépultures secondaires ou de réduction et les déplacements observés dans les sépultures collectives indiquent que les morts n’étaient pas nécessairement oubliés mais pouvaient faire l’objet de cérémonies ou de manipulations après un premier enterrement. Ces évidences, soupçonnées depuis longtemps, ne sont étudiées que depuis quelques années et pas encore très claires.

Ensuite, comme je l’ai évoqué à plusieurs reprises, l’existence de ce qu’on appelle des temples funéraires, c'est-à-dire des lieux non destinés au dépôts funéraires eux-mêmes mais peut-être liés aux rites funéraires, à la préparation des corps ou à des cérémonies liées aux enterrements ou même dédiées plus tard au souvenir, cette existence peut être assurée.
Le caractère monumental de certains ensemble funéraire, depuis les énormes cairns du nord-ouest de l’Europe, jusqu’aux monuments à stèles des Alpes montrent clairement que le funéraire n’est pas un domaine totalement caché dans la société, au contraire.
 
Avec le développement des sépultures collectives, à partir du Néolithique moyen et surtout au Néolithique final, il faut donc imaginer que les ancêtres ou les morts récents ont encore une place dans la société – qui ne peut être précisée d’avantage.

Imaginez à ce sujet les ré-interventions dans les sépultures collectives ou de nouveaux corps sont apportés au milieu des dépouilles, des jus de décomposition et des odeurs… C’était sans doute cela aussi la vie au Néolithique.

Bibliographie

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GUILAINE J. (Dir.), 1998 – Sépultures d'occident et genèse des mégalithismes (9000-3500 avant notre ère) Séminaire du Collège de France, Paris : Errance, 1998, 206 p.

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