UB-Préhistoire - Méthodes-Exposés

Voici quelques conseils pour la préparation et la présentation des exposés qui vous sont demandés dans les TD des enseignements de Néolithique. Mais ils vous seront utiles pour d’autres exposés ou interventions orales dans d’autres cadres.

Vous disposez d’un sujet que l’on vous a proposé ou que vous avez choisi. Si vous l’avez choisi vous-même, n’oubliez pas de consulter votre enseignant pour vérifier que ce choix est conforme à ces attentes dans le cadre de l’enseignement proposé.

Un sujet n’est bien souvent qu’un titre, un petit groupe de mots : le nom d’un site ou d’une culture ou un type de mobilier. Vous devez avant tout vous demander ce qui est intéressant derrière ce titre. Quelles questions vous allez poser à ce sujet et ce qu’il va être intéressant de présenter. Cela s’appelle une problématique. C’est à partir de celle-ci que votre exposé va s’articuler.

Vous devez ensuite vous mettre en quête de la documentation nécessaire pour réunir les informations que vous allez présenter. L’essentiel proviendra de livres et d’articles que vous pourrez trouver dans les bibliothèques de l’Université (BU, BS) et éventuellement à la bibliothèque de l’UMR d’archéologie, si les documents ne sont pas présents ailleurs (prendre contact, le cas échéant, avec son enseignant pour obtenir une autorisation d’accès à la bibliothèque de recherche qui n’est théoriquement accessible qu’à partir du Master).
Internet fournit aussi un très grand nombre de documents intéressants (articles et ouvrages en ligne, références bibliographiques, sites spécialisés et surtout des images…).
Attention cependant à l’usage des ressources internet. Le web étant un domaine libre, on y trouve autant d’informations intéressantes et scientifiquement valides, que de travaux d’un amateurisme parfois peu éclairé, contenant de notables erreurs ou idées obsolètes voire farfelues, mais aussi de fausses données et des interprétations orientées (politiquement, philosophiquement etc.). Il est donc toujours nécessaire de vérifier d’où proviennent les informations, qui est à l’origine du site… Parfois, simplement, les légendes des photos publiées sur internet sont erronées et vous vous retrouverez avec des illustrations qui ne correspondent pas à votre propos. Dans les cas extrêmes, vous trouverez des interprétations archéologiques fondées sur des idées racistes ou sectaires et autres imbécillités, parfois très bien présentées. Méfiez vous donc.

Cette documentation, vous devez la maîtriser correctement. C'est-à-dire en avoir lu l’essentiel et ne pas vous contenter de piocher dedans quelques informations utiles à votre exposé. Il est toujours utile d’en connaître plus que ce que vous allez en présenter lors de l’exposé.

Cette masse d’information, il vous faudra aussi la synthétiser, car vous ne pourrez pas la présenter de façon exhaustive.

Une fois une documentation réunie, vous devez concevoir votre travail en établissant impérativement un plan qui constituera l’ossature de votre exposé, l’organisation de la présentation. Un exposé se doit d’avoir une introduction, une présentation organisée et une synthèse ou une conclusion.
N’hésitez pas à concevoir plusieurs plans, pour en choisir un seul et à détailler beaucoup ces plans. Il vous sera d’autant plus facile de les remplir ensuite.
Il n’existe pas de formule type de plan d’exposé. Quelques remarques peuvent cependant être utiles :

Concernant la forme, votre exposé doit être équilibré, comme son contenu qui sera présenté. Le rythme permettant de donner une esthétique à votre discours, non nécessaire mais toujours agréable : ainsi les classiques trois parties divisées chacune en 3 sous-parties sont toujours appréciées.

Concernant le fond, votre exposé concernant l’archéologie doit nécessairement rappeler le sujet et le replacer dans son contexte géographique et chronologique et cela dès le début de votre présentation.

Conformément à la problématique que vous avez établie, votre exposé doit présenter ce qui est intéressant dans le sujet en tenant compte du temps de parole imparti. Vous devez donc obligatoirement bien distinguer l’essentiel de l’accessoire dans la documentation rassemblée.
Ainsi si vous devez présenter un grand site archéologique en 30 minutes, il ne sera pas forcément opportun de passer 15 minutes à décrire un type de débitage particulier, sauf bien sûr si c’est celui-ci qui fait tout l’intérêt de ce site et qui a présidé au choix du sujet.
Dans le cas d’un site, vous devez présenter de façon synthétique toutes les données qui en font son originalité (son implantation, son organisation, son architecture, sa fonction, ainsi que la culture matérielle qui y est associée et les données chronologiques et culturelles…). Vous ne devez pas oublier de présenter un minimum d’historique des recherches (qui est le fouilleur, quand le site a été fouillé…) et de replacer ce site dans son contexte.

Concernant la rédaction, vous avez la possibilité de réaliser un simple plan, très très détaillé que vous suivrez pour l’exposé oral en faisant appel à votre mémoire ou en vous appuyant sur l’iconographie (cf. infra), mais je vous conseille de rédiger, pour vos premières expériences d’exposés, la totalité de votre présentation orale. Il vous sera ainsi possible de lire votre exposé si vous ne vous sentez pas assez à l’aise pour travailler de mémoire.

Attention, si vous rédigez votre exposé, souvenez-vous qu’il s’agit d’une présentation orale ! Un texte trop littéraire, avec des formules très « écrites » et des phrases trop longues et à tiroir aura pour effet de lasser très rapidement votre public. Vous devez donc rédiger spécifiquement un document pour l’oral.

Vous devez aussi impérativement adapter cette présentation à votre public. S’agissant de vos camarades qui suivent les mêmes enseignements que vous, vous devez avoir à l’esprit ce qu’ils savent au minimum en ayant suivi les cours et ce qu’ils ne sont pas censés savoir. Ainsi il vous faudra définir les termes techniques ou scientifiques nécessaires à votre présentation et qui n’auraient pas été évoqués pendant les enseignements. A l’inverse, il sera totalement inutile de paraphraser un cours antérieur pendant de longues minutes. Il vous est possible de vous appuyer sur les cours, en rappelant que quelque chose a déjà été vu antérieurement.

La durée de l’exposé oral vous est imposée. Dans le cadre des enseignements de Néolithique, il s’agit de 30 minutes. Sachez-le, il s’agit d’une durée assez courte, même si elle est généralement suffisante pour un exposé synthétique. Vous ne pourrez pas tout dire ! Vous devrez donc soigneusement sélectionner les thèmes abordés et bien structurer votre propos.

S’agissant d’exposés universitaires, une marge est tolérée pour votre présentation – de 25 minutes à 35 minutes. Attention, en dessous de 25 minutes, on considérera que vous n’avez pas grand-chose à raconter et que vous n’avez pas accompli le travail de recherche nécessaire et au-delà de 35 minutes, vous ferez preuve de peu d’égard pour votre camarade devant présenter l’exposé suivant ou pour l’enseignant devant reprendre la parole.

Il est donc nécessaire de faire un minutage de l’exposé, c'est-à-dire de faire des essais pour mesurer sa durée et le raccourcir le cas échéant. Attention à votre débit de parole. Vous devez être clair pour votre auditoire. Sachez que vous aurez tendance à parler un peu plus vite lors de l’exposé public, si vous êtes sujet au stress.

N’oubliez pas d’introduire le passage de l’iconographie dans le minutage de votre exposé, surtout si vous ne travaillez pas avec un vidéoprojecteur (dans ce cas, le changement d’image, au moyen d’un simple bouton est presque instantané) mais avec des documents papiers ou transparents. Chaque changement d’image peut alors vous coûter plusieurs dizaines de secondes selon votre place et celle de l’appareil de projection.

N’hésitez pas, dans tous les cas, à vous faire aider par vos camarades. A faire un essai de présentation devant un public restreint qui pourra vous faire part de ses remarques (tu vas trop vite ! là on ne comprend pas ce que tu veux dire !...)

L’iconographie de votre exposé (les images que vous allez présenter) doit être soigneusement choisie. C’est très important, particulièrement en archéologie. Vous devez illustrer au maximum votre propos en respectant quelques critères basiques :

La cohérence des images avec l’exposé… évidemment

La qualité et la lisibilité des images

Le nombre d’image ne doit pas être trop important, sinon cela ne laisse pas assez de temps pour les observer

Avec la vidéoprojection, il est possible de mettre plusieurs images sur une même diapo, mais attention à ne pas en mettre trop, ni à les mettre trop petites.

N’oubliez pas de faire une diapo de titre (la première) indiquant le sujet de l’exposé, éventuellement une diapo présentant le plan de votre exposé (au début), et éventuellement toujours une diapo présentant la bibliographie et toutes les sources utilisées (au début ou à la fin)

Vous devez légender les images présentées (un titre court pour chaque image) et autant que possible indiquer leur source (bibliographie ou site internet…)

Selon vos propres possibilités, l’iconographie de votre exposé pourra prendre plusieurs formes. L’Université mettant à votre disposition, dans un certain nombre de salles, du matériel informatique, vous devez privilégier la vidéoprojection. Sans aucune publicité, le logiciel Microsoft PowerPoint, présent dans les suites Office des ordinateurs domestiques est d’un usage simple et il est compatible avec de nombreux appareil. D’autres logiciels libres peuvent être utilisés, mais vous devez dans ce cas, vous assurer de la compatibilité avec le matériel de projection disponible, ou venir avec votre propre ordinateur portable.

L’usage des principaux logiciels de vidéoprojection est enfantin… Il ne vous faudra que quelques minutes pour comprendre.

Si vous n’avez accès à aucun matériel informatique de ce type, il vous est possible de préparer des illustrations sur papier ou sur transparent qui pourront être projetées ou encore de préparer un document papier qui sera distribué à l’ensemble du public. Dans ce cas, bien prévoir un nombre suffisant de documents.

Dans tous les cas, il est indispensable de vérifier à l’avance, le bon fonctionnement du matériel (compatibilité informatique, présence du matériel adéquat…), à voir avec l’enseignement au minimum à la séance précédent celle prévue pour votre exposé.

2. La présentation de l’exposé

Si l’exposé est prévu en début de séance, n’arrivez pas en retard et venez même un peu à l’avance pour mettre en place le matériel de projection.

Vous devez saluer votre public et annoncer de façon intelligible le sujet de votre exposé.

Vous pouvez lire votre exposé, mais faites le discrètement en relevant les yeux sur la salle le plus souvent possible.

Vous devez annoncer le plan de votre exposé (et éventuellement le présenter en une image). Et vous annoncerez les transitions du plan dans votre exposé oral, ce qui permettra à tout le monde de suivre aisément votre propos.

Vous devez aussi signaler vos sources, mais ne pas le faire oralement et plutôt sous la forme d’une diapo à la fin de votre exposé.

A la fin de votre exposé, il est possible que l’on vous pose des questions. Ne les éludez jamais, mais lorsque vous ne connaissez pas la réponse, dites le tout simplement.

Pour être plus à l’aise pour parler et manipuler vos images, restez debout !

Posez votre voix, elle doit être assez forte et intelligible jusqu’au fond de la salle.

Regardez votre public. Ne lui tournez pas le dos. Et attention, le public ne se limite pas à l’enseignant qui vous note, mais s’étend bien à l’ensemble des gens présents. Ne fixer jamais quelqu’un de précis, ses attitudes pourraient vous déstabiliser. Si vous n’êtes pas à l’aise, vous pouvez fixer un point au fond de la salle, au dessus du dernier rang.

Faites attention aux gestes de nervosité (avec un objet à la main par exemple) qui pourraient vous déstabiliser encore plus, si vous êtes sujet au stress.

Posez vos notes ou votre texte, sur la table, pour éviter de les tenir à la main (tremblote…). Votre texte doit donc être écrit assez gros pour être lu posé sur une table alors que vous êtes débout. Je vous conseille de dactylographier le texte, c’est plus facile à relire, en Times ou Times New Roman 16, ou en Arial 14. Faites des retours à la ligne après chaque fin de phrase longue ou de paragraphe, pour vous retrouver plus aisément.

Indiquez dans votre texte le changement d’image, pour éviter d’oublier et de décaler les images du discours.

Je vous conseille aussi de numéroter vos pages et de relier ou au moins d’agrafer votre texte afin d’éviter de vous tromper d’ordre dans les pages…

Prenez une montre ou un chronomètre que vous poserez sur la table à côté de votre texte pour vérifier discrètement votre temps de parole. Il est par ailleurs possible d’inclure des informations de minutage dans votre texte pour vérifier de temps en temps votre débit et le modifier le cas échéant.

Vous pouvez commenter directement les images, ou faire en sorte qu’elles coïncident avec votre exposé parlé. Dans tous les cas, la cohérence entre l’image et le discours est importante.

Essayez enfin d’éveiller la curiosité de votre public, son attention et de la maintenir jusqu’au terme de votre exposé. Le plus simple pour faire cela est de directement poser des questions au début de votre présentation et d’y répondre ensuite au fur et à mesure. Si les questions sont intéressantes, qu’elles intriguent votre auditoire, il y a des chances pour qu’il vous suive jusqu’à en connaître les réponses.

Il n’est pas nécessaire d’être trop professoral en vous adressant à vos camarades. Ne pontifiez pas, même si vous êtes certain de bien connaître votre sujet. Essayez de vous détendre sans avoir l’air de vous moquer de tout, de ce que vous racontez et de votre public, c’est aussi désagréable. L’attitude ne doit être ni trop crispée, ni trop décontractée.

Une pointe d’humour n’est pas interdite si elle respecte les conventions en usage. Evitez le mépris et le « foutage de gueule » qui seront sanctionnés.

N’oubliez à aucun moment que vos camardes ne sont pas là pour se moquer de vous ou vous juger… Ils doivent tous réaliser le même exercice, et ils stressent autant que vous généralement !

Si vous suivez ces quelques conseils de préparation de l’exposé, vous arriverez, je jour J, bien plus détendu en sachant que tout est correctement préparé. Si vous suivez les conseils concernant la présentation de l’exposé, vous diminuerez le stress lié aux premières prises de parole en public et tout se passera bien. Vous devriez en retirer une bonne note et même un certain plaisir. Il n’est pas rare qu’après le stress du début de la présentation, on se sente capable de continuer à parler pendant des heures (n’oubliez pas que vous avez un temps de parole à respecter).

La note de l’exposé tiendra compte surtout de la qualité de la documentation réunie, de la problématique, du plan établis et de l’iconographie choisie ainsi que de votre réflexion autour de ces éléments. La présentation elle-même (votre attitude) sera prise en compte de façon secondaire.