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Parutions

Nouveautés livres : Préhistoire - Néolithique

 

2011

Nouvelle publication sur le Campaniforme

Gallia

Salanova L., Tchérémissinoff Y. (Dir.) : Les sépultures individuelles campaniformes en France, Paris : CNRS éditions, 2011, 238 p. (Gallia Préhistoire, XLIe supplément)

ISBN : 978-2-271-07124-8 (prix : 49€)

RÉSUMÉ

Les sépultures individuelles campaniformes ont, pendant longtemps, en France, fait figure d’anecdote. Leur petit nombre rendait difficile une systématisation des données et des comparaisons évidentes. Depuis les années 1990, les découvertes n’ont cessé de se multiplier. L’accent a été porté sur l’étude des structures funéraires et de leur environnement, sur la datation précise des défunts, ainsi que sur l’analyse technique du mobilier funéraire. Ce qui semblait auparavant un cas unique s’intègre aujourd’hui à des pratiques funéraires cohérentes et plus standardisées que supposées. Certaines normes semblent bien, en effet, transgresser les substrats régionaux.
Les différentes études de sites présentées dans cet ouvrage collectif proposent en premier lieu une image plus complexe de la tombe individuelle campaniforme. Tant dans le Sud (O. Lemercier et Y. Tchérémissinoff, chap. XIV) que dans le Nord (L. Salanova, chap. X), elles sont implantées au sein de sites plus anciens ou contemporains dans lesquels la localisation des tombes n’est pas aléatoire (K. Meunier et al., chap. VI). Elles ne sont jamais implantées à l’écart de tout contexte, mais souvent en rapport avec un habitat ou avec des lieux funéraires qui seront encore en activité à l’âge du Bronze (J.-Y. Noël, chap. IV ; O. Lemercier et Y. Tchérémissinoff, chap. XIV).
Les structures mises au jour sur certains sites montrent que ces tombes étaient visibles dans le paysage, avec des structures tumulaires ou des systèmes d’enclos parfois élaborés, comme la sépulture de La Folie à Poitiers (Y. Tchérémissinoff et al., chap. I). Les corps étaient le plus souvent contenus dans des coffres en pierre ou en bois. Si la pierre est plus caractéristique des zones à forts substrats mégalithiques, la catégorie des coffres en bois est mieux représentée dans le nord-est de la France (L. Hachem et al., chap. II ; K. Meunier et al., chap. VI), où a été mise en évidence l’existence de chambres funéraires (A. Lefebvre et al., chap. VIII).
Outre un cas exceptionnel d’incinération (A. Lefebvre et al., chap. VIII), ces tombes renferment toutes une voire deux inhumations. Les sépultures doubles associent généralement un adulte à un enfant, avec des mises en scènes parfois remarquables (F. Le Brun-Ricalens et al., chap. IX). À la fin de la séquence campaniforme et au Bronze ancien, le nombre des dépôts pluriels est toutefois important dans le Sud (presque un tiers du corpus). Dans le Nord, plusieurs découvertes récentes ont mis en lumière des vases épicampaniformes ou épicordés contenus dans des fosses sans corps (C. Billard, chap. III ; P. Brunet et al., chap. V). Les exemples de manipulation et de dépôts secondaires sont rares partout (A. Lefebvre et al., chap. VIII ; Y. Tchérémissinoff et al., chap. I). En ce qui concerne la position des corps, la dichotomie sexuelle renvoie à une norme européenne : décubitus latéral gauche pour les hommes et décubitus latéral droit pour les femmes (L. Salanova, chap. X). Les orientations sont assez diversifiées, mais elles respectent majoritairement les axes est-ouest et ouest-est, surtout pour l’étape moyenne du Campaniforme.
Les nouvelles datations obtenues sur les défunts ont permis en second lieu de retracer l’évolution des tombes et de leur contenu. Le mobilier funéraire suit les mêmes tendances évolutives que dans le reste de l’Europe : les assemblages sont plus diversifiés dans une étape moyenne du Campaniforme, puis ils s’appauvrissent voire sont inexistants à la fin du Campaniforme et au début du Bronze ancien.
Le mobilier est étroitement lié au statut du défunt. Les éléments d’armement (poignards en cuivre, brassards et pointes de flèche) distinguent clairement une catégorie d’adultes masculins. Les objets composant cette panoplie de guerrier ou d’archer, bien que fortement connotés d’un point de vue symbolique, montrent néanmoins des traces d’utilisation (L. Salanova et al., chap. VII). Comme dans d’autres régions d’Europe, la valorisation de certains jeunes défunts est également de mise, ainsi que l’illustre la sépulture de La Grotte Murée (O. Lemercier et al., chap. XII ; O. Lemercier, Y. Tchérémissinoff, chap. XIV). Enfin, quatre des tombes campaniformes les plus anciennes sur le territoire français (La Fare, La Bouche à Vesle, Le Haut Château et La Folie) présentent sur bien des aspects des composantes relativement exceptionnelles dans leurs contextes, qui doivent sans nul doute renvoyer aux statuts particuliers de leurs occupants.

Cette nouvelle analyse des pratiques funéraires campaniformes en France montre finalement que chacun des sites pris en compte semble quelque peu hors du commun. L’interprétation est donc sans doute à nuancer au cas par cas. Dans le quart nord-est de la France, plusieurs arguments plaident en faveur de déplacements d’individus, car les tombes individuelles campaniformes semblent en rupture avec les traditions régionales, tant au niveau des pratiques funéraires que du mobilier. Dans l’aire méditerranéenne, au contraire, les tombes campaniformes ne constituent pas véritablement une rupture, puisqu’elles intègrent le plus souvent des monuments traditionnels à vocation collective, ce qui reflèterait davantage une appropriation symbolique. Ces différences témoignent incontestablement de deux courants campaniformes de nature distincte en France, mais qui conduiront tous les deux à une ré-individualisation des pratiques funéraires, en écho à des transformations profondes des règles d’organisation et de transmission du pouvoir.

ABSTRACT


Single Beaker burials have for a long time in France been treated piecemeal. Their small number made any systematisation of the evidence and of their clear similarities difficult. Since the 1990s new discoveries have continued to be made. Emphasis has been placed on the study of the funerary features and their environment, on precise dating of the deceased as well as on the technical analysis of the grave-furnishings. What hitherto seemed to be unique occurrences are now integrated into a more coherent and standardised set of funerary practices than thought. Certain norms seem, indeed, to overlay regional substrates.
The different site studies in this collective publication put forward, first of all, a more complex picture of the individual Beaker burial. In the south (O. Lemercier and Y. Tchérémissinoff, Ch. XIV) as much as in the north (L. Salanova, Ch. X) they are situated within older or contemporary sites where their positioning is not random (K. Meunier et al., Ch. VI). They are never situated away from any context, but often in relation to a settlement or to funerary locations which would continue to be active into the Bronze Age (J.-Y. Noël, Ch. IV ; O. Lemercier and Y. Tchérémissinoff, Ch. XIV).
The features revealed at some sites show that the burials were visible within the landscape, with barrows or systems of enclosures, sometimes complex, as with the burial of La Folie at Poitiers (Y. Tchérémissinoff et al., Ch. I). The bodies were most often placed within a container of stone or wood. Whereas stone is more common in areas with a geology yielding slabs, the category of wooden containers is more common in the north-east of France (L. Hachem et al. Ch. II; K. Meunier et al., Ch. VI), where also there is evidence for funerary chambers (A. Lefebvre et al., Ch. VIII). Apart from one exceptional instance of cremation (A. Lefebvre et al., Ch. VIII), all these tombs contained one or indeed two inhumations. The double burials usually consisted of an adult and a child, sometimes with remarkable grave lay-outs (F. Le Brun-Ricalens et al., Ch. IX).
At the end of the Beaker sequence and of the Early Bronze Age there remained a significant number of multiple burials (almost a third of the total) in the south. In the north several recent discoveries have brought to light Beaker-derived or Late Corded Ware vessels placed in pits without a body (C. Billard, Ch. III ; P. Brunet et al., Ch. V). Everywhere instances of manipulation and of secondary deposits are rare (A. Lefebvre et al., Ch. VIII; Y. Tchérémissinoff et al., Ch. XIII). As far as the posture of the body is concerned, the gender differentiation observes general European practice: laid on the left side for men and on the right side for women. Orientations are fairly variable, but on the whole they conform to the east-west and north-south axes, especially in the middle Beaker period.
Secondly, the new dates obtained for the bodies have enabled reconsideration of the evolution of the burials and of their contents. The funerary material follows the same sequence of development as in the rest of Europe: the assemblages are at their most diverse during the middle stage of the Beaker period, then they become simpler or indeed non-existent at the end of the Beaker period and the beginning of the Bronze Age.
The grave-goods are closely linked to the status of the deceased. Items of weaponry (copper daggers, wrist-guards, arrowheads) clearly mark out the category of adult males. The objects making up the panoply of the warrior or the archer, although with strong symbolic connotations, nevertheless show signs of use (L. Salanova et al., Ch. VIII). As in other regions of Europe, the importance of certain juveniles is clear, as the burial of Grotte Murée shows (O. Lemercier et al., Ch. XII ; O. Lemercier and Y. Tchérémissinoff, Ch. XIV). Lastly, four of the earliest Beaker burials on French soil (La Fare, La Bouche à Vesle, Le Haut Château and La Folie) exhibit across a range of their aspects relatively exceptional components for their contexts, which must doubtless be related to the status of their occupants.
This new analysis of Beaker funerary practices in France shows finally that each of the sites considered seems somewhat out of the ordinary. Interpretation therefore doubtless has to be nuanced on a case-by-case basis. In the north-eastern quarter of France several arguments point towards the movement of individuals, since the single Beaker burials seem to be a break with indigenous practices, as regards both the funerary practices and the furnishings. By contrast, Beaker burials in the Mediterranean area do not amount to a break, since most frequently they link with traditional collective monuments, which would seem to reflect symbolic appropriation. These differences attest indubitably to two different and distinct Beaker currents in France, yet both will lead to a re-individualisation of funerary practices, echoing profound transformations in the rules for the organisation and transmission of power.

 

23 mars 2009

Nouvelle publication sur le Campaniforme

Guilaine 2009

GUILAINE J., TUSA S., VENEROSO P. avec la collaboration de CONVERTINI F. (2009) - La sicile et l'Europe campaniforme, la collection Veneroso à Sciacca, Toulouse, Archives d'Ecologie Préhistorique, 2009, 216 p. (150 figures, très nombreuses figures en couleur).

Résumés de l'éditeur :

Longtemps considérée comme marginale dans la sphère campaniforme, la Sicile s'affirme désormais, dans son aire occidentale, comme une terre d'épanouissement de la culture des gobelets. La publication dans cet ouvrage de l'impor­tante collection Veneroso à Sciacca ouvre, malgré l'absence de contextes archéologiques clairement définis, de nouvelles perspectives sur cet horizon culturel. Elle montre la grande variété stylistique des campaniformes siciliens : gobelets internationaux et épimaritimes, presque toujours peints, gobelets à décor miniaturiste, « cazuelas » de type ibérique, tasses et pichets type Moarda inornés ou à combinaison de bandes ouvragées horizontales et rayonnantes, « coupes à fruits » à motifs complexes. Une synthèse replace ces matériaux dans le contexte méditerranéen et européen de la culture du vase campaniforme et réévalue la place de la Sicile dans ce processus.

Though Sicilia was long considered to be apart from the Bell Beaker world, it now appears, in its Western part, as a land where the culture of beakers flourished. The publication, in this work, of the important collection Veneroso from Sciacca, opens new prospects in this cultural horizon, even though there's no clearly defined archaeological contexts. It shows the great variety of styles in the Sicilian Bell Beaker ceramics: International and Epimaritime beakers, nearly always painted; beakers with miniaturized decorations; «cazuelas» of Iberian style; cups and pitchers of Moarda style undecorated or decorated with a combination of horizontal or radiating worked bands; «fruit-bowls» decorated with complicated ornaments. A synthesis situates these materials in the Mediterranean and European context of the Bell Beaker Culture. It also re-evaluates the place of Sicilia in that process.

Prix de vente : 25 euros (port inclus aux AEP)

Bientôt disponible en librairie par correspondance ou déjà sur le site web des Archives d'Ecologie Préhistorique : http://archeoaep.free.fr/AEP/Monographies/mono15.html

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 28 novembre 2007

Un manuel sur le Néolithique de l'Europe

CAUWE N., DOLUKHANOV P., KOZLOWSKY J., VAN BERG P.-L. (2007) - Le Néolithique en Europe, Paris : Armand Colin, 2007, 381 p. (Collection U, Histoire).

Qui dit « Néolithique » pense en général « révolution » : comment qualifier autrement une période durant laquelle l’homme s’est engagé, pour le meilleur et le pire, dans les logiques de la production ? À l’échelle des temps, nous sommes d’assez proches héritiers des premiers éleveurs et agriculteurs… 
Mais cette révolution prit son temps, et son cours, ses tours et ses détours sont infiniment complexes. En Europe, le processus, qui débute au VIIe millénaire avant notre ère, ne prend sa pleine mesure que plusieurs millénaires plus tard. 
Les auteurs de ce livre montrent comment apparurent, prirent corps, se combinèrent, avec quelles conséquences directes ou lointaines, toute une série de phénomènes majeurs : sédentarisation systématique des communautés, transformations socioreligieuses, avec notamment une nouvelle approche du rapport aux morts, établissement de réseaux commerciaux structurés, invention de la roue et de l’attelage, in fine développement de la première métallurgie, événement qui marque assez arbitrairement la fin de cette page d’histoire. 
Le spécialiste appréciera l’étendue, la finesse, la qualité et le caractère inédit de cette synthèse – la première en langue française depuis plus de vingt ans –, et trouvera matière à faire évoluer son regard sur une période dont il pouvait croire « tout » connaître ; l’homme cultivé entrera avec curiosité, puis passion dans la lecture de ce chapitre d’ouverture du grand roman de l’humanité «moderne». 

Nicolas CAUWE est professeur de Préhistoire à l’Université catholique de Louvain (Belgique), conservateur des collections de Préhistoire et de Polynésie aux Musées royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles. Ses recherches portent principalement sur la Préhistoire récente d’Europe et sur la Polynésie. 
Pavel DOLUKHANOV est professeur honoraire de Préhistoire de l’Université de Newcastle (Royaume-Uni) et membre de l’Académie des Sciences de New York. Ses recherches principales portent sur le paléo-environnement, la Préhistoire récente d’Europe et d’Asie et la paléo-linguistique. 
Janusz K. KOZLOWSKI est professeur de Préhistoire à l’Université de Cracovie (Pologne), membre de l’Académie polonaise des Sciences et des Lettres. Ses recherches portent principalement sur la Préhistoire d’Europe septentrionale et des Balkans. 
Paul-Louis VAN BERG est professeur de méthodologie et de théorie de l’archéologie à l’Université libre de Bruxelles (Belgique). Ses recherches portent principalement sur la Préhistoire d’Europe et du Proche-Orient.

Sommaire simplifié :
Méthodes et cadre. Définition du Néolithique. Méthodologie. Environnement et cadre géographique.
Complexes culturels. Derniers chasseurs-cueilleurs. Sources du Néolithique européen. Expansion du Néolithique dans les Balkans et en Thrace. Expansion du Néolithique en Méditerranée centrale et occidentale. Expansion du Néolithique en Europe moyenne. Expansion du Néolithique en Europe du Sud-Est. Innovations en Europe orientale (de l'Oural à l'Oder). Innovations en Europe occidentale (de l'Oder à l'Atlantique). Réarrangement au 3e millénaire.
Approches thématiques. Habitat. Pratiques funéraires. Technologies. Modes économiques. Expressions artistiques. Systèmes d'idées.
Bases documentaires. Sites majeurs. Orientation bibliographique. Tableaux synoptiques. Index des gisements et des groupes cultures.

Commentaire du prof :

Ouvrage tout neuf et donc pas encore lu. Il s'agit d'un véritable manuel de Néolithique européen ou sont présentés les principaux processus, les grandes cultures et les grands sites du Néolithique européen.

Bien évidemment, au premier regard il n'est pas parfait car il demeure difficile sinon impossible de réaliser une synthèse parfaite de l'ensemble européen à seulement quatre spécialistes.

Dans le chapitre sur le Campaniforme, j'ai déjà pu relever quelques erreurs, imprécisions et inconguités concenrnant les datations, la localisation géographique de certains sites, le choix iconographique curieux et des lacunes bibliographiques... Les tableaux chronologiques, qui excluent le 3e millénaire sont difficilement lisibles. Mais, dans l'ensemble, ce manuel devrait se révéler précieux pour les étudiants présentant de façon simple les principales problématiques, de très bons index des sites importants, une bibliographique actualisée...

Une analyse critique de l'ensemble sera prochainement réalisée.

Il sera donc indispensable !

Pratique

Titre : Le Néolithique en Europe

Auteurs : CAUWE N., DOLUKHANOV P., KOZLOWSKY J., VAN BERG P.-L.

Parution : 28/11/2007

Pagination : 381 p. nb illustrations N&B, cartes et tableaux H.T.

Editeur : Armand Colin (Paris)

Collection : U. Histoire (dirigée par F. Djindjian)

ISBN : 978-2-2002-6620-2

Prix éditeur : 33,50 €

Commandes : en librairies et sur internet (FNAC, Amazon...)

 

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